23.12.08

Sous son parapluie rouge

20h45; elle était sur le point de verser une larme... de peine ou de rage, difficile à dire. Le ciel lui ne se privait pas de verser ses larmes, accompagné des éclairs de l'électrisant spectacle sur scène.
Isolée sous son parapluie rouge, bière à la main, elle écoutait cette musique qui allait la sortir d'elle, la porter au delà de ses pensées, la guider vers la sortie de secours de son coeur en flamme.

Elle adorait se retrouver dans cette foule anonyme et tellement présente à la fois, cette foule solidairement dirigée vers la scène, telle une quête commune. Cela lui manquait, elle qui avait habité, il y a quelques années, cette ville aux rythmes trépidants et à l'authenticité nonchalante. Nostalgie, nostalgie de l'urbaine magie lointaine.

Bon, il n'était pas venu... et puis!Au début elle se disait qu'il ne s'agissait que d'un petit retard, d'une panne de métro, d'un besoin de se faire désirer, de ne pas être trop à l'heure, question de ne pas officialiser la rencontre. Mais après plus d'une heure de retard,il fallait bien qu'elle se fasse une une raison: il n'allait pas venir! Pourquoi serait-il venu de toute façon? Bien qu'optimiste, elle n'avait pas l'habitude des histoires faciles!

Elle s'en voulait de s'être créé encore une fois des attentes après si peu, d'avoir ressenti de la joie à l'idée de le rencontrer, d'avoir osé croire que ça se produirait. Elle s'en voulait d'avoir été transportée par une onde de bonheur plus tôt dans la journée, à l'idée de le voir enfin. Elle s'en voulait d'avoir hésité devant les vêtements à porter, pour avoir l'air naturellement et nonchalamment séduisante, sans toutefois avoir l'air de s'y être préparée! Toutes voudraient avoir le look d'une Meg Ryan aux cheveux savamment dépeignés et aux jeans naturellement usés... c'est bien connu!

21h00; toujours sous son parapluie rouge, elle a sans doute versé une larme... de peine ou de rage, difficile à dire. Moment hors du temps, elle a soudainement levé les yeux vers le ciel pluvieux et s'est exprimée tout haut, à Dieu, à l'univers, où à elle-même, sous les regards amusés de quelques anonymes: "Non mais, donne-moi donc un signe que je décroche câlisse!" C'était l'histoire de sa vie, l'attente! Elle avait passé l'âge maintenant: l'attente l'avait sans doute un peu fait vieillir, malgré son insatiable jeunesse de l'âme.

Pas de signe en vue! Que ces nuages à perte de vue et la fin venue de l'électrisant spectacle. Que faire maintenant, sinon suivre cette foule engourdie qui se dirigeait, tel un troupeau en quête de verts pâturages, vers le prochain spectacle qui allait les nourrir.

Maintes fois elle jeta un regard sur l'afficheur de son son cellulaire, maintes fois elle vérifia l'état muet de sa boîte vocale : "Vous n'avez aucun nouveau message." "Nous vous le répétons encore mademoiselle, vous n'avez vraiment aucun nouveau message!" Non, elle n'allait quand même pas l'appeler: la balle était dans son camp. L'indifférence de ce dernier, ou son intérêt envers une autre, s'exprimait tout simplement à travers son absence. Il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire, une page de journal intime tout au plus.


Il n'y avait pas de quoi en faire un drame, mais elle sentait son coeur imploser sous les battements, alors que le nouveau groupe explosait sur scène. Juste à temps, cette musique inondait enfin sa tête, son coeur, pour noyer une peine qui n'avait pas raison d'être. En son fort intérieur, elle se disait qu'il n'était pas question qu'elle se laisse envahir par la tristesse: mais que peut un fort assiégé de l'intérieur? que peut Troie contre son si beau cheval?

Bière à la main, elle écoutait cette bruyante et vivante musique qui allait la sortir d'elle, la porter au delà de ses pensées, la guider vers la sortie de secours de son coeur enfumé. Elle souhaitait que l'alcool fasse sentir son ivresse le plus tôt possible, afin qu'elle puisse bientôt se laisser naviguer tranquilement sur les flots grisants de la musique! Sans doute le cherchât-elle du regard pendant quelques temps dans la foule, une foule qui dégageait maintenant une agréable odeur de chanvre et de joie.

Elle sentit soudainement quelqu'un s'approcher d'elle, et envahir peu à peu son espace. À sa grande déception, ce n'était malheureusement pas LUI. Qui osait alors la déranger dans sa peine? qui osait donc la déranger dans son mélodrame narcissique?

- Pardon, est-ce que je peux partager votre parapluie? murmura un beau grand et charmant jeune homme aux allures bohèmes. Elle ne vit pourtant pas l'étendue sa beauté et de son charisme, trop aveuglée par la déception qui l'habitait.

Non, mais quel culot! se disait-elle. Mais bon, elle allait tout de même être altruiste: n'était-ce pas là une de ses grandes qualités personnelles qui l'avait d'ailleurs conduite vers sa profession?

- Oui, oui, bien sûr, pas de problème!

Elle s'approcha de l'inconnu et déplaça le parapluie de façon à les couvrir tous deux, tentant tant bien que mal de le tenir suffisamment haut pour ne pas l'incommoder. Tout en l'observant discrètement dans son angle mort, elle continuait à regarder le spectacle en recherchant malgré elle la présence du retardataire dans la foule. Toujours pas de nouvelle, toujours pas d'appel. Rien. Aucun signe.

Grand, les cheveux longs, noués, le regard franc et inspirant la confiance, les mains délicatement fortes, il fallait admettre que son interlocuteur était digne des modèles dans les publicités de jeans de Kelvin Klein, avec une allure artiste-écolo-engagé en prime! Mais elle était bien trop occupée à attendre l'appel du retardataire pour voir quoi que ce soit.

- Tu fais quoi ici? Tu connais le groupe qui joue? Tu travailles pour la sécurité de l'événement ? dit-il en pointant le cellulaire qu'elle portait à la bretelle de son sac à dos, et qu'elle regardait fréquemment.

- Ah non, pas du tout. Je suis ici par plaisir, j'avais besoin de décrocher du travail, et j'ai décidé de venir voir quelques spectacles, et voir des amis... question de me changer les idées, dit-elle.

Elle était bien trop envahie par l'absence de l'AUTRE pour entamer toute forme de conversation. Soudain, elle lui confia maladroitement le parapluie afin qu'il prenne la relève. Ce beau et grand jeune homme l'obligeait quand même à se contorsionner le bras pour tenir cette satanée ombrelle à la bonne hauteur... Qu'il la tienne donc lui-même!

- Moi, c'est Jasmine.
- Mathieu.


Elle lui tendit une main digne d'une leader de parti politique en campagne électorale, le genre de poignée de main de guerrière féministe, à l'antipode de la sensualité!

- Et tu fais quoi dans la vie Jasmine?

Est-ce qu'elle était vraiment obligée de discuter avec ce mec? Chose certaine, le meilleur moyen de mettre fin à une conversation avec la gens masculine était habituellement de dire ce qu'elle faisait dans la vie et avec qui elle travaillait. Elle l'avait malheureusement appris à ses dépends: c'était un doublé sans retour!

- Ah moi? je suis PSYCHOLOGUE et... je travaille avec les FEMMES BATTUES.

Après feindre un certain intérêt, et après avoir fait quelques blagues traditionnelles sur le fait qu'elle devait être en train de l'analyser, ou qu'elle devait être une féministe enragée travaillant avec des amazones lesbiennes, le mec quittait habituellement les lieux dans les quelques minutes qui suivaient, en trouvant une excuse bidon.

- C'est intéressant, mais ça ne doit pas être de tout repos. Je comprends que tu viennes te changer les idées en musique!

La voilà troublée. Ce n'était pas censé se produire ainsi. Il lui fallait rapidement trouver une question afin de reprendre un certain contrôle sur elle, et ne pas laisser paraître son malaise.

- Et toi, tu fais quoi?

- Moi, je suis musicien. Ben, les potes qui sont sur scène ce soir sont des amis à moi, c'est du bon matériel ce qu'il font,j'ai travaillé avec plusieurs d'entre eux. Faut dire qu'on finit par tous se côtoyer dans ce domaine.

Mauvaise réponse pour mettre fin à une conversation!!! Malgré de grands efforts pour ne pas y succomber, elle ressentait une attraction certaine pour la sensibilité artistique masculine. Elle qui rêvait d'un artiste "groundé", elle qui, après avoir renoncé à Sting, vu son âge, les kilomètres à parcourir et son statut matrimonial, disait dernièrement à tous et chacun en riant qu'elle attendait que Louis-José Houde ou Dumas la demande en mariage! Si au moins Mathieu avait été comptable, garagiste ou chirurgien cardiaque, cela lui aurait facilité la tâche. Mais, c'était plus fort qu'elle, sa curiosité l'emportait.

- Tu arrives à vivre de ta musique ou tu fais autre chose?
- Oui... je suis super choyé. Je ne manque pas de contrats. J'ai eu l'occasion de travailler avec...


Et voilà que leur conversation reprit de plus belle. Ils discutèrent musique, de leur travail mutuel, d'intervention, de loisirs, d'improvisation théâtrale et musicale, des petits plaisirs d'habiter cette ville, des raisons qui l'avait conduite à quitter cette ville il y a quelques années. Au hasard de leur conversation, ils découvrirent qu'ils avaient tous deux le même âge, qu'ils étaient célibataires... Il habitait d'ailleurs seul dans un 5½ pas très loin, si jamais elle était mal prise ce soir! Ce qu'une quinzaine de minutes de conversation peuvent révéler!


Elle le trouvait de plus en plus séduisant. La conjoncture de la musique, de l'intensité de la foule, de la fébrilité de la nuit tombante, de l'humidité de la pluie et de l'ivresse des quelques bières consommées dans la soirée, contribuaient sûrement à rendre chaque instant plus magique. Elle réalisa aussi qu'elle n'avait pas coutume de se faire aborder de la sorte. Momentanément,sporadiquement, elle en oublia même la raison de sa présence ici. Elle oublia presque qu'IL ne s'était jamais pointé à leur rendez-vous, et qu'IL ne l'avait même pas appelée.

Puis, un ami de Mathieu qui se trouvait à quelque pas derrière eux, depuis le début de leur conversation semblait-il, vint finalement se joindre à eux. Les présentations furent faites. Elle esquissa un léger sourire en coin lorsqu'elle remarqua que ce dernier se tenait bien à l'abri sous un immense parapluie! Kelvin Klein avait donc prétexté un besoin de se mettre à l'abri de la pluie pour l'aborder, ELLE! C'était très, très, charmant.

La pluie cessa. Mathieu referma le parapluie rouge, symbole de leur rencontre impromptue. Leurs chemins auraient pu se séparer à cet instant, mais il l'invita à passer cette soirée musicale en sa compagnie, si elle le désirait, puis lui offrit généreusement l'hospitalité pour la nuit... ce qu'elle accepta, sans trop se faire prier.

Elle se disait que c'était fou! Que ces rencontres magiques et inattendues, que ces histoires arrivent généralement dans les films ou les publicités! Lorsqu'elle franchit le seuil de la porte de son 5½ pièces, elle eut tout de même une pensée pour LUI. N'avait-elle pas, il y a quelques heures, levé les yeux vers le ciel et demandé un signe afin qu'elle décroche enfin? Elle avait demandé un signe, et elle était servie: il s'était présenté sous son parapluie!

La nuit fut magique... empreinte de musique, de simplicité, et de sensualité. La nuit fut magique, et cruellement courte: la réalité du travail la rattrapait.

Au creux du matin, avant de partir, elle ne put s'empêcher de demander à Mathieu pourquoi il l'avait abordée elle, dans cette foule immense: "Ben, je t'ai remarquée sous ton parapluie rouge qui me bloquait la vue, et j'ai remarqué que tu me regardais... Je n'ai fait que répondre à tes signes!"

L'avait-elle vraiment regardé? ou l'avait-elle simplement croisé du regard en cherchant désespérément CELUI qui ne s'était pas présenté. Au diable l'intention et le processus: le résultat était le même!

Dans la précipitation de son départ matinal, elle en oublia son parapluie rouge, fièrement et symboliquement accroché à la poignée de porte à la peinture écaillée, de cet appartement chaotiquement harmonique. S'agissait-il d'un oubli prémédité dans le but de le revoir, ou d'un signe du destin?

Peu importe, bien des semaines plus tard... seul le souvenir de cette histoire subsisterait de leur relation. Elle s'en voudrait alors de s'être créé encore une fois des attentes après si peu, d'avoir ressenti de la joie à l'idée de le revoir, d'avoir osé croire que ça se poursuivrait. Elle s'en voudrait alors d'avoir été transportée par une onde de bonheur à l'idée de le revoir.

20h45; elle était sur le point de verser une larme... de peine ou de rage, difficile à dire. Allongée sur son divan rouge, bière à la main, elle écoutait l'intrigante et mystique musique de ce magicien des notes, musique qui allait la sortir d'elle, la porter au delà de ses pensées, la guider vers la sortie de secours de son coeur embrasé. Malgré tout, elle se souviendrait à tout jamais de cette symbolique rencontre sous son parapluie rouge.

Fragile petit matin sans pluie
Que mon parapluie garde en respect
Mais le ciel est au chagrin
Et s'il avait deux mains, il chagrinerait
Je marche inquiétée de me noyer dans l'orage
[...]
Je prends un air ébahie et je m'écrie
Ah! Mon parapluie!
Il l'a trouvé par terre
Comme un coeur presqu'ouvert
Comme le mien pour ses yeux verts
Pourquoi faut-il que le temps file? (D Bélanger)

15.12.08

The Bridget Jue's Diary ou Les Hauts et les bas d'une «so»psy à potins !


Quoi! Mes derniers mots dans ce blogue datent de la mi-juillet : c'est de plus en plus pathétique. Six mois que je n’ai pas écrit! Qu’ai-je fait pendant la moitié d’une année? Où avais-je la tête? Où avais-je le cœur surtout?

Après m’être vouée toute entière à mon travail pour résorber la crise organisationnelle qui s’y vivait (mais sans doute aussi pour atténuer ma propre crise émotionnelle d’une douloureuse peine d’amour qui a entamé l’année 2008) est enfin revenue une certaine paix dans ma vie.

De la paix professionnelle et intérieure je crois bien, qui ont enfin permis de faire de la place aux frivolités du cœur, qui ont donné de l’espace à d’éventuelles possibilités de relations … « et de corrélations non significatives avec marge d’erreur », s’empresse d’ajouter la psy, maudite psy qui efface le magique de ses statistiques!


C’est par l’improvisation que ma trépidante vie romantiquo-sentimentalo-dramatico-comique a recommencé cet été, et c’est aussi sous le ton de l’improvisation qu’elle prend fin. Pénalité à la joueuse Croteau pour retard de jeux, confusion et non respect du cœur!

De belles rencontres pourtant, de très belles des rencontres, imprévisibles, anecdotiques, chaotiques, drôles, hasardeuses, touchantes, romantiques, sincères et tristes aussi.

De l’écriture, de la musique, beaucoup de musique, des hasards, de la synchronicité, du destin arrangé avec le gars des vues, des pluies d’été, un parapluie rouge, des signes du ciel, des hosties de signes du ciel à déclasser Les Aimants du palmarès en la matière.

Du kilométrage, des discussions profondes, des phrases superficielles aussi, des contacts chimiquement cosmiques, des négociations avec Dieu, de la fuite, de la spontanéité, des coups de foudre qui séparent le cœur en deux, de la passion, et des baisers magiques!

Que des débuts, que de beaux débuts sans développement, et des fins bien sûr! Que des étincelles, pas de flamme! Du moins pour l’autre… car moi c’est certain, je m’enflamme! Au diable le bois d’allumage, c’est un feu de St-Jean à Lyster que je veux… au risque d’y passer le mobilier!

«je suis du bois d’allumette qui se consume et je présume
que tout chemin se termine,
autant pour prince que pour vermine,
la vie est ainsi faite.
imparfait, l’amour est imparfait » (D Bélanger)


Tout ceci a l’air bien dramatique, j’en conviens, mais j’aurai tout de même eu le mérite d’avoir fait rire bon nombre de mes amies et amis avec mes histoires dignes Des hauts et des bas de Sophie Paquin ou Du journal de Bridget Jones. À la peine, il faut bien intercalé le rire, et en rire aux larmes, question de nourrir le mélodrame!

La trame des épisodes de la 1ère saison Des Hauts et des bas d'une «so»psy à potins ou The Bridget Jue's Diary se tisse donc autour de :
-l’artiste « groundé » tant espéré, rencontré au hasard d’une foule, célibataire, sans enfant dont LA maîtresse est la musique;
-le retour inattendu du gars ambivalent, flou et mêlé, qu’on avait mis tant de temps à oublier;
-le poète en fuite… en fuite de moi je crois bien ;
-le coup de foudre réciproque, vraiment réciproque, avec le mec déjà matché;
-le bon gars, celui qui a vraiment de l’allure, duquel on est finalement pas amoureuse;

Ceux qui me connaissent me diront en souriant que je devrais plutôt songer à écrire un « vrai » roman avec toutes les péripéties sentimentales des 15 dernières années de ma vie, plutôt que d’investir du temps sur ce blogue.

Mais pour l’instant, cette page est tout ce que je peux écrire, et elle m’est thérapeutique. Je crois que j’ai le cœur un peu plus fragile, que je ne veux bien en rire, je l’avoue. Je suis généralement de nature positive et optimiste, mais j'avoue que je me sens lasse de n’être que l’étincelle…

« il y a tellement d’étoiles dans le ciel
pourquoi je suis juste ton étincelle?
mon corps extra terrestre ne demande qu’à aimer
mais il est si fragile, malhabile » (A Moffatt)


À quel moment l’espoir devient-il une duperie, moi qui crois au magique?
À quel moment faut-il écarter les signes, moi qui crois au mystique?
À quel moment faut-il quitter la scène, moi qui rêve de musique?

Ah… et à quel moment me quittera donc ce sentiment mélancolique?

Prescription de super«psy»cielle à ces heures :
- quelques films de filles;
- quelques rituels Des dés de la destinée avec mon amie Manon;
- de l’improvisation;
- de la musique;
… et je ne vous cacherai pas que j’attends avec impatience la dernière émission de la saison 2008 Des Hauts et des bas de Sophie Paquin… tout d’un coup qu’elle aurait trouvé l’AMOUR!!!

17.7.08

Quelques extraits de fonds de tirroirs!


En panne d'inspiration chère Julie!!! On n'a pas écrit sur son blog depuis la fin mars! Si je voulais vraiment être digne d'une psy, sans doute faudrait-il que je profite de cette occasion exceptionnelle qui m'est donnée pour creuser intérieurement en moi, pour comprendre pourquoi j'ai pris tant de temps à écrire. Est-ce que je ferais du déni? Est-ce que je refoulerais de l'agressivité ou plutôt de la tristesse accumulée? Est-ce je ne vivrais pas un blocage causé par une déstructuration de ma personnalité?

En tant que femme ben concrête, qui mange à ses heures du Kraft Dinner ou une bonne poutine BBQ en fringale de fin de soirée, qui regarde à l'occasion RPM le dimanche matin, et pour qui 1+1 ça fait aussi 2, à moins qu'on y ajoute les taxes... et bien je dirais comcrètement que n'ai pas eu 2 minutes à moi. Pas besoin d'analyse transactionnelle pour comprendre ça!!!


Pour les proches qui m'entourent, vous savez à quel point ma job de coordonnatrice m'a donné du fil à retorde depuis la fin février. J'ai vraiment failli péter les plombs! Le "yable était vraiment poigné dans la barraque". J'ai bien pensé à quitter mon emploi, mais j'ai choisi de rester, en prenant les mesures qui s'imposent: sortons l'eau bénite, le crucifix et le rituel d'exorcisme et SORTONS LE YABLE DE LA BARRAQUE!!!




À coté des péripéties de ma job, les implications courantes: CA variés, improvisation, activités de financement et demandes de subvention pour la LIVE et le GWE d'impro, organisation du GWE d'impro, bénévolat auprès des enfants, et quelques sorties bien arrosées pour oublier la job et me remettre d'une déception amoureuse, dont je traiterai très certainement avec humour et autodérision dans ce blog un jour ou l'autre. Je sais, je sais... il faudra que je révise mon emploi du temps disons! Les vacances estivales vont très certainement m'être utiles en ce sens.

Bref, vous comprendrez qu'en courant se marathon, je n'ai pas eu le temps d'écrire quoi que ce soit sur mon blog. Et franchement, je n'ai même pas actuellement l'énergie nécessaire pour écrire quoi que ce soit de créatif ou d'intelligent! C'est pourquoi je vous laisse en attendant, avec quelques bouts de phrases sortis tout droit des fonds de tirroirs, extraits datant certainement d'une décennie déjà, ouf... ça ne me rajeunit pas ça!



On dit qu'il faut le voir pour le croire,
alors qu'il s'agit souvent d'y croire pour le voir!




Les grandes portes se sont refermées derrière eux.
Depuis, les yeux sont fixes et vides,
le regard est absent.
Le corps est raide, droit et froid,
baigné par la peur et l'indifférence des âmes.
Dix pieds sous terre, ils contemplent leur pieds,
châtiés par leur propre destin:
les passagers du métro.
v

«Adieu», lui dit l'optimiste
«Aurevoir», répondit le pauvre.




Une conspiration contre les enfants qui ont faim la nuit,
Un défi pour les adolescents qui entrent après l'heure permise,
Une marque du temps réveillant les souvenirs des parents;
le grincement de la planche du plancher de la cuisine
.



Des amants endurcis:
la rose et le porc-épic.



Il se sauve sous l'étreinte des doigts mouillés: le savon.
Elles se sauvent sous l'étreinte des doigts plissés: les joues du petit-fils de Rose.
Ils se sauvent sous l'étreinte des doigts de l'être aimé:
les problèmes.




---
Grève de l'artiste ayant pour cause
de mauvaises conditions de travail:
l'hors loge.

-- -


Parce qu'ils sont de couleur différente,
Parce qu'ils sont un peu plus costauds,
Parce qu'ils se rangent mal dans les plis de la masse,
Parce qu'ils sont beaucoup plus brillants,
Et parce qu'ils ont l'air un peu trop sages surtout,
On les cache,
On les déguise,
On les déracine,
On les arrache à leur milieu,
On les dépouille du droit même de croître.
Mais plus souvent qu'autrement,
ils reviennent en plus grand nombre.
Au matin de la vingtaine, la jeunesse est inquiète:
«s'il fallait qu'ils se multiplient et recouvrent tout le globe!».
Les premiers cheveux blancs


Quand on les cherche, on ne les trouve pas:
-les clefs
-les bonnes idées
-les amis

Y
Ça sent le souvenir
Ça sent la fumée
La fumée qui s'envole
Ton souvenir qui s'envole en fumée!
Vois-tu, c'est que la flamme ne s'est jamais éteinte...
YY

§§
Elle danse légère, vêtue de transparence, offrande dans la nuit.
Deux grands yeux l'aperçoivent, la déshabillent et l'avalent.
Rencontre de la brume et des phares d'une voiture.
§

Ils sont fragiles.
Ils sont tout frippés, froissés, raturés,
marqués par les traces du temps.
Ils sentent drôle.
Ils font éternuer.
Ils réconfortent et nous transmettent de grandes sagesses:
les vieux livres et les grands-parents.


On cherche encore à s'expliquer comment l'homme descend du singe...
Mais s'est-on seulement demandé pourquoi il était monté dessus?

aaa
Bien que toujours derrière ses barreaux,
il pique,
il vole,
il remplit sa maison d'or:
le bourdon.

aaa

^
On boit toujours à la santé des autres,
alors qu'on se soucie d'abord de la sienne!

^

On prétend qu'au jour du grand repas, les derniers arrivés seront les premiers servis, alors qu'on servira en dernier, les premiers arrivés. Quant à ceux du milieu... nul n'en dit mot; ils semblent confinés à leur éternelle position. Plus ça change, plus c'est pareil: Ah les grandes misères de la classe moyenne, même au royaume des cieux!!!


Des moutons dans le ciel depuis que sont morts des bergers.



On l'a explusée de sa propre demeure,
bruyamment, avec ardeur.
Elle est revenue sans être vue ni entendue,
sans même y devoir mettre un seul effort:
la poussière.

31.3.08

Entretien entre une Psy et un Poussin: des auditions pour Sesame Street?

La fêtes de Pâques! Pour certains il s'agit d'une tradition incontournable se manifestant notamment par un incroyable souper de famille; pour d'autres il s'agit avant tout d'un long congé permettant de faire mille et une activités sportives à l'extérieur; pour encore bien des gens, et pas juste les enfants, il s'agit plutôt d'une occasion où tous les excès de chocolats et de sucres sont permis !

Cette année, en ce qui me concerne, Pâques fut l'occasion d'un excellent souper avec ma bonne amie Manon et l'occasion de rire un bon coup surtout! Une Pâques de rires et d'amitié: c'est un peu ça au fond la résurrection, surtout quand on est le dindon de la farce! ou l'ananas du jambon! [hum... comme je ne suis pas trop forte en "plats et fêtes religieuses" choisissez la combinaison qui vous plaît!]

Rire de soi! Sans vouloir trop me vanter, je dois dire que j'ai cette qualité de pouvoir rire de moi de bon coeur et d'accepter avec joie que les autres rient de moi et de mes niaiseries!!! Mon psy vous dirait sans doute que je cache en fait mes grandes angoisses et ma fragilité derrière un"moi-social" humoristique, mais ne l'écoutez pas! De toute façon il faut en finir avec les psy, n'est-ce pas?

En fait, peut-être aurais-je dû devenir clown plutôt que psy! Quoique la ligne qui les distingue est parfois mince en mon sens! Bon assez de blablatage! Je vous offre sans plus tarder, mon cadeau de Pâques, à travers une performance inoubliable, digne des plus grandes chanteuses!

25.2.08

La valise de mon enfance!


On a beau avoir quitté la maison familiale à 20 ans pour aller étudier et vivre à l'extérieur, c'est fou comme on en laisse des choses en consigne chez ses parents, et pendant longtemps... comme si leur demeure était le quartier général de notre ravitaillement, le prolongement de notre propre demeure, ou de notre "moi" comme le disent les psychanalistes!

On y entrepose sans frais quelques meubles, un matelas, du linge d'hiver, la bicyclette qui n'entre pas dans le petit 1½ montréalais, la tondeuse et le cabanon parce qu'après avoir vécu dans un jumelé avec la piscine et tout le tralala on retourne seule en appartement, la niche du chien dont on a dû se départir, les skis de fonds, les livres de musique, les stores, les pôles à rideaux...

Or rien n'est éternel! Ma mère chérie, à la retraite depuis quelques années déjà, s'active depuis quelques mois à faire le grand ménage du sous-sol, du grenier, des fonds de tiroir de leur demeure, comme si elle et mon père avaient soudainement grandement besoin d'espace!

Et voilà qu'elle me redonne ma robe de bal, le manteau d'hiver qu'on garde pour jouer dans la "bouette", les bibelots douteux qui ne font que ramasser la poussière, les pyrex avec des p'tites fleurs, les coupes de vin rouges achetées en coupons d'essence en 1980!

Un ménage tellement en profondeur que ma mère prend soin de m'annoncer au téléphone, comme pour me préparer au choc que je ressentirai, qu'elle a décidé de se départir aussi de nos souvenirs d'enfance, à ma jeune soeur et moi, souvenirs qu'elle avait soigneusement conservés au fil des années dans une petite valise de classement!

Une toute petit valise... qui contient des fragments de toute mon enfance et de mon adolescence, tels des échantillons de vie soigneusements classés et répertoriés. Bulletins scolaires du primaire, dessins et bricolages de maternelle, articles de journaux pour un honneur quelconque, poèmes de cartes de fêtes des mères, carnet de santé, souvenirs de 1ère communions, chanson de pastorale, photos de finissante, dépliant des spectalces dans lesquels je me suis impliquée, itinéraire de mon stage en Haïti, etc.

C'est à la fois étrange et rassurant de voir sa vie et sa personnalité à travers des parcelles de papiers. On se rend compte à quel point on ne change pas tant que ça au fond! Est-ce que je découpe mieux ou je dessine mieux qu'à la maternel? Est-ce que mes rêves sont si différents de ceux qui m'animaient lors de la prise de photo de finissante au secondaire? Est-ce que je suis tellement moins quétaine que ce spectacle ou j'ai joué de la guitare assise sur une botte de foin, en salopette de jeans et chapeau de paille? Mes amours sont-ils tellement plus matures que ceux décrits dans mes créations littéraires en français?Est-ce que j'ai des préoccupations tellement différentes de celles que j'affirmais haut et fort dans le journal étudiant?

Tout mon bagage est là, valise de mon enfance à la main... je poursuis le voyage de ma vie !

7.2.08

Flushée virtuellement: parce qu'il faut bien en rire!

Mise en garde: Les commentaires qui suivront ne se veulent en aucun cas accusateurs : l'auteure a simplement voulu mettre en relief le caractère pathétique, absurde et comique de la situation.

Il y a toutes sortes de façons de rompre, ou tout simplement de dire à l'autre qu'on a pas le gout de s'embarquer, qu'on a pas le goût de poursuivre un début de relation. Il y a toute sorte de façons "d'en finir avec la psy"!

Mise à part la seule relation à laquelle j'ai mis fin moi-même, mon parcours amoureux a été parsemés de "fins de relations" aux stratégies variées et parfois originales. Dans le top 5 des fins originales on retrouve:
  1. Le silence. "Je te dis rien... pis j'espère que tu vas comprendre. Il me semble que c'est clair que quand je décline tes offres ou que je te réponds pas ça veut dire que je suis plus intéressé. J'ai pas besoin de m'expliquer.!"
  2. Le scénario de théâtre d'été. "Je fréquente aussi en même temps que toi une de tes bonnes amies. Puis un bon matin, ta bonne amie vient te rejoindre à ton appartement, pour que vous alliez ensemble à l'université. Dans mes beaux boxers Michey Mouse, et les cheveux en bataille, il est clair que j'ai passé la nuit ici. Mon imposture démasquée: je sus à grosses goutelettes, me confonds en excuses et en malaises, comme il n'y a pas de gardre-robe, je m'enfuis par les petites craques du plancher de bois-francs de ce bel appartement montréalais."
  3. Sur l'oreiller. "Après une bonne "baise" je te jase de mon ex sur l'oreiller! Comment je l'ai aimée, et comment je l'aime encore. Et je te reflète que tu es en train de devenir la confidente du gars que tu souhaite voir devenir amoureux de toi, comme moi je l'ai fait avec mon ex et le fait encore! Tu es en pleurs. Pour te consoler: une autre tite baise avant qu'on s'endorme ça te tentes-tu?"
  4. Romantique couché de soleil et moment magique. "Superbe fin de journée, décor magique. Je t'emmène faire un grand tour de voiture manuelle (que tu ne sais pas conduire) dans le décor enchanteur des courbes sinueuses de fond de rangs de ton village. L'instant est magique à souhait, on y voit le mont Gleason, les champs et les balles de foin dans les doux rayons du soleil! Le temps s'arrête. Je prends ta main sur le bras de vitesse, je range la voiture en bordure de route. Ton coeur s'emballe: vais-je t'embrasser? vais-je te dire que je t'aime? vais-je te demander en fiançaille? vais-je te faire vivre un moment de pur plaisir dans la voiture..... ouf!!!! Jue... faut que je te parle... j'ai quelque chose d'important à te dire. Je t'aime... mais pu comme une blonde, juste comme une amie! Tu sors de la voiture, tu est en colère et en larmes, tu entâmes ta marche dans ce fond de rang: ouenh, faudrait ben que j'aille te reconduire chez vous. C'est que t'en as pour 2 heures de marche. J'avais pas pensé à ça. Retour glacial!!
  5. Le désengagement réactionnel. "Tout était merveilleux. Cinq mois de statut flou ou nous n'étions pas ensemble mais ou on agissait comme si! Jusqu'au jour où nos amis ont l'attente que je vais m'occuper de toi, parce que je suis ton chum, et te ramener après une soirée commune très bien arrosée où tu n'es pas en état de revenir chez toi seule à pied, dans les dangeureuses rue de la ville. De la marde! Moi quand les gens ont une attente je fais le contraire! Pense à moi quand tu dégiseras ma Jue! J'aime mieux te laisser dans tes délires éthilique et souhaiter que tu n'aies pas conscience de mon départ!"
En une décennie, les temps évoluent et la technologie aussi!!! Et les moyens précédents, bien qu'anciennement efficaces ou originaux sont périmés. Il y a moins de 24 heure, j'ai été initiée à une toute nouvelle approche, et j'avoue qu'un tout nouvel horizon s'ouvre à moi depuis.

Il s'agit du flushage virtuel, du flushage en mode binaire 011011001001001, de la possibilité de dire qu'on veut pas s'embarquer, en gardant une copie dans son dossier "courriels envoyés" !

Clair, précis, concis, à la porté de tous, particulièrement de la génération x et y, économique en temps, sans frais d'interurbains et écologique en plus, le flushage par courriel permet de dire ce qu'on n'ose pas dire de vive voix... tout en vaquant à ses autres occupations. On peut y attacher des fichiers, des photos, de la musique, et on peut même proscrire l'expéditeur par la suite pour être certain de rompre définitivement le dialogue et ne pas être confronté à la réaction de l'autre!

Il faut s'y faire ma Jue! Fini le temps des fins créatives et mélodramatiques... Voici l'ère des fins de relation en copie conforme et de la peine virtuelle!

2.2.08

Vous allez bien à votre manière...


Si vous pouviez vraiment accepter que vous n'alliez pas bien, vous pourriez
arrêter de prouver que vous alliez bien.
Si vous pouviez arrêter de prouver que vous alliez bien, vous pourriez
comprendre que ce n'était pas grave de ne pas aller bien.
Si vous pouviez comprendre que ce n'était pas grave de ne pas aller bien,
vous pourriez comprendre que que vous alliez bien à votre manière.
Ça va, pigé?

Werner Ehrard, Brochure